Histoire du karaté

La naissance du karaté dans les îles Ryukyu, les différents styles de karaté et le portrait de Funakoshi Gishin, fondateur du karaté Shotokan.

La naissance du karaté

Okinawa, la plus importante île des Ryukyu se situe entre la pointe du Japon et la côte chinoise. Ses habitants se sont souvent retrouvés face à l’invasion de forces étrangères. Ils durent donc développer des méthodes de combat efficaces. Le karaté que nous connaissons aujourd’hui est le résultat d’une combinaison qui se fit au XVIIIe siècle entre l’Okinawa-te et le Kenpō de Shaolin.

Interdiction des armes
À deux reprises dans l’histoire des Ryukyu, les armes furent interdites par décision du gouvernement. Secrètement, les paysans s’efforcèrent de développer des techniques de défense à mains nues. C’est à partir de cet instant que le Tō-de d’Okinawa apparut. À l’entraînement à mains nues, les habitants d’Okinawa ajoutèrent l’usage martial des instruments de travail agricole, c’est durant cette période de répression qu’est né le Kobudō, l’art du maniement des armes paysannes; fléau, bâton (Bō), fourche, saï, etc.

Les pratiquants de Kenpō chinois et de Tō-de d’Okinawa, se regroupèrent secrètement. Leur alliance donna naissance à l’art martial d’Okinawa, l’Okinawa-te.

Le secret entourant l’enseignement de ces techniques rend difficile l’établissement d’une généalogie du karaté de cette époque et les grands maîtres de l’époque resteront inconnus. Parmi eux, on retiendra le nom de Matsumura Sokon. C’est lui qui fut le premier Maître officiel à jeter les bases d’une véritable école de karaté sur l’île d’Okinawa, le Shuri-Te. Il eut parmi ses nombreux élèves deux disciples qui se démarquèrent : Azato, et Itosu.

 

Itosu fut le lien indispensable entre le karaté traditionnel et le développement d’un art confronté à un monde moderne. Grand pédagogue et grand spécialiste des katas, il fit accepter l’Okinawa-te dans le programme d’éducation physique des écoles secondaires. C’est pourquoi il codifia des katas traditionnels et mieux adaptés aux enfants, dans un souci pédagogique.

Le Shuri-te et le Naha-te

À la fin du XIXe siècle, ère des grandes réformes au Japon, l’île d’Okinawa devint province japonaise. Peu après, l’enseignement de l’Okinawa-te fut autorisé dans les écoles. De nombreuses écoles d’Okinawa-te commencèrent à se distinguer sur l’île d’Okinawa et ce grâce à la formation de nouveaux élèves et aux fusionnements de différents styles. On sait toutefois que l’art du combat à mains nues se développa surtout en trois endroits : la ville portuaire de Naha, la capitale Shuri et le village de Tomari. Chacun de ces endroits donnera naissance à un style portant son nom; le Shuri-Te, le Naha-Te et le Tomari-Te.

Les styles de karaté

Shotokan
Créé et élaboré par Maître Funakoshi Ginchin. Les mouvements sont linéaires, les postures assez basses. À la vitesse d’exécution, aux attaques longues et puissantes et à l’agilité des mouvements, Funakoshi Yoshitaka, successeur et fils de Funakoshi ajoutera des positions de plus en plus basses. Funakoshi Gichin fut le premier à introduire le Karate-dō dans les universités japonaises en 1924. Il y a un certain nombre de styles de karaté, comme le Wadō-ryū, qui sont issus du Shotokan. Ce qui pourrait démarquer le style Shotokan des autres, ce sont les positions basses, la rigidité des techniques et le traditionalisme de l’entraînement. 

Shito-ryū
Fondé par Maître Mabuni, il est marqué par la subtilité et la vitesse. Les techniques s’appuient sur la mobilité du bassin, les déplacements du corps et la déviation des attaques. Mabuni nomma son école d’après les idéogrammes des deux maîtres dont il reçut l’enseignement : Itosu pour le Shuri-te et Higaonna pour le Naha-te. De ces deux styles, il prit la rapidité du Shuri-te et la puissance du Naha-te. Les trois aspects qui définissent le karaté, le shu (esprit), le gi (technique), et le taï (corps), doivent être constamment travaillés.

Gōju-ryū
Fondé en 1920 par Maître Miyagi Chôjun, de retour d’un voyage en Chine, il tire son origine du Naha-te. Il se caractérise par des mouvements réalistes en contraction et en force, par des techniques courtes effectuées à partir de positions hautes. Les blocages, souvent réalisés mains ouvertes, sont circulaires et sans choc. Ce style insiste sur l’importance de l’énergie intérieure perceptible par une respiration adaptée. Go signifie «dur» et ju «doux», aussi le Gōju-ryū est-il la transcription d’une voie à la fois douce et dure. C’est un mélange d’Okinawa-te et de Kenpō. D’autres influences chinoises sont aussi évidentes. Une tension dynamique et une respiration adaptée constituent ses deux bases de référence. 

Wadō-ryū
« L’école de la voie de la paix » a été fondée aux environs de 1920 par Otsuka Hironori, élève de Funakoshi Gichin. Il combina à des mouvements de Ju-jutsu (technique de la souplesse) ceux des blocages d’Okinawa. Créé à partir du style Shotokan et du Ju-jutsu, il s’inspire du Shuri-te et met en avant l’esquive et la souplesse. Ce style se veut pénétrant, orienté vers le combat et s’appuie sur des positions de fente en avant. Le travail des hanches tirées et non poussées est typique. Elle exclut les coups de pied et met l’accent sur la souplesse. Otsuka trouvait que le karate de Funakoshi était trop austère. D’autre part, l’entraînement dans l’école Shotokan, ne comprenait à l’époque que l’étude des katas, ce qu’il jugeait insuffisant. Il mettra donc au point en s’inspirant d’exercices du Ju-jutsu des systèmes de défenses et d’attaques qui se font à deux partenaires.

Funakoshi Gishin

Il est né en 1869 dans les premières années de la période de restauration Meiji, au sein d’une famille peu aisée, de la classe des Shizoku. Ses parents vivaient dans le district de Yamakawa-Chô, en la capitale royale d’Okinawa, Shuri.

Comme beaucoup d’enfants de son âge, il pratiquait le tegumi, une sorte de lutte sans coups frappés, où la règle est d’arriver à se dégager de la prise de plusieurs autres enfants qui vous immobilisent au sol. Il était un garçon peu robuste, et pas très doué pour ce jeu, un peu à cause de sa faible constitution. Il a alors entendu parler du Shuri-te, par son maître d’ école, le fils de Azato Yasutsune. Il a alors demandé à son grand père la permission d’apprendre cet art martial. À l’âge de 15 ans, il débute donc la pratique du Shuri-te sous la tutelle de maître Azato, un des plus grands experts d’Okinawa dont il sera l’unique élève connu avec Osokun Chogo qui ne laissera pas de filiation. À cette époque, la pratique se fait la nuit dehors, loin des regards. Son apprentissage se déroule d’une façon traditionnelle pour l’époque.

En l’an 1922, sa première école de karaté ouvre ses portes à Tokyo. C’est à cette époque également que le nom de Okinawa-Te fut changé en celui de karate afin de rompre la tradition chinoise face aux japonais. Les premières années de diffusion seront particulièrement ardues. Il vivait dans une grande pauvreté.

Au début, Funakoshi a été obligé de prendre des emplois complémentaires comme gardien de jardins et même comme balayeur dans une cité universitaire à Tokyo. Il a du établir un enseignement plus conforme aux aspirations des jeunes japonais. Ces derniers ne voyaient qu’inutilité et perte de temps dans le respect des méthodes d’entraînement venues d’Okinawa : concentration sur un seul kata, et application pratique des techniques avec interdiction de combat sportif. C’est ainsi qu’il a retenu parmi tous les katas d’Okinawa, du Shorin-Ryu et du Shorei-Ryu, 15 katas pour étalonner la progression de ses élèves : les 5 Heian, les 3 Tekki, Bassaï-daï, Kanku-daï ; Hangetsu, Enpi, Jiin, Jitte et Gankaku.

Au bout de deux ou trois ans, le nombre d’élèves commence à augmenter, particulièrement dans le milieu étudiant.

En 1935 il a été décidé d’établir un Dojo Central dans la quartier Meijuro à Tokyo. Un comité de soutien à l’échelon national a été formé pour établir un fond pour la construction du premier Dôjô de karate du Japon.

Le 29 janvier 1936, Gichin Funakoshi a personnellement inauguré le Dojo à Tokyo. Il remarqua tout de suite au-dessus de la porte un panneau où il était écrit le nom du dojo tout neuf :Shōtōkan. Le comité avait choisi le pseudonyme sous lequel Funakoshi écrivait des poèmes chinois dans sa jeunesse. À l’origine, Shotokan désigne le bâtiment et non le style, “Kan” désignant le lieu, le dojo et “Shoto” étant le nom de plume de Funakoshi (littéralement Shôtô désigne l’ondulation des pins sous le vent). Gichin Funakoshi est décédé le 26 avril 1957, à l’âge de 88 ans.

Voici la stèle dédiée à Maître Funakoshi, il a été érigé en 1968 dans le temple Zen Enkakuji situé à Kamakura. Ses cendres ont été ramenées à Okinawa. La calligraphie de droite est du Maître, celle de gauche est d’ Asahina Sogen, le prêtre du temple, et se lit ainsi 

« Karate ni sente nashi »

En karaté l’initiative est sans avantage

TORA NO MAKI

Le tigre Shotokan

Dans la culture asiatique, le tigre représente une des deux grandes forces de l’univers, l’autre étant le dragon. Le tigre a le pouvoir de commander le vent, et le vent est son compagnon constant. Le tigre est aussi un symbole chinois traditionnel qui signifie que le tigre ne dort jamais. Présenté par le Bouddhisme, le tigre représente la force, la noblesse, et le courage. Le tigre est le symbole du shotokan.

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